Mélodie Obscure Prezou'

Ta fourrure est d'un noir absolu qui, la nuit, te rend invisible et qui fait de toi le parfais prédateur. Tes crocs reluisants et tes griffes acérées sont les armes parfaites et ont une allure menaçante qui en ferait fuir plus d'un. Par contre, tes yeux eux sont d'un doux vert pâle qui, au contraire de tes crocs, rassure tes compagnons. Tu n'es peut-être pas le plus impressionnant matou de ton clan, mais ta musculature reste bien développé et ta taille est un atout de taille lors d'un combat. Ton long corps fin te permet de te faufiler aisément dans plusieurs recoins où tu aimes aller te réfugier de temps à autre.

Tu n'est pas le grand félin solitaire et inébranlable que tous croient connaître, tu n'es pas non plus un faible chat domestique. Tu cherche toujours à donner ton maximum afin de pouvoir te faire respecter et ce au sien de ton propre clan. Tu en as assez de tous ces regard pesant que tu doit confronter à chaque matin. Parfois le simple fait de te lever le matin te semble un défi insurmontable. D'autres fois, tu as comme seule envie de tous ravager sur ton passage espérant oublier ton passer. Néanmoins, tu continue à t'entraîner et à progresser dans ce monde qui te semble si hostile, la raison de ce fait t'est pourtant inconnue. mais tu sais que tu dois continuer à avancer, à combattre et à te surpasser, c'est peut-être ton instinct de survit, mais quelque chose au plus profond de toi-même te dis que tu dois continuer à progresser.

Le vent souffle doucement dans ta fourrure, tu es étendue là tu sens tes forces qui t'abandonnes. Tu n'es pourtant encore qu'un chaton, pourquoi vous ont-ils abandonnés toi et ta soeur? Qu'avez-vous bien pu faire de si mal pour qu'ils quittent les lieux et vous abandonne à votre sort dans cette vaste forêt. Tu as beau y penser et y repenser, ça ne changera rien et tu le sais très bien. Coucher là sur cette surface dure et froidet, tu sens la présence de ta soeur à tes côtés, mais tu es trop faible pour t'assurer de sa respiration. Tes flancs se soulèves difficilement, sous l'effet de la douleur. Un filament de sang coule sur le coin de ta gueule, tes petits membres encore faibles, tu ne les sens plus. Tu entends alors un toussotement surement celui de ta soeur. Elle est encore en vit, bien. Tu fermes les yeux pour ensuite les rouvrir, puis tu utilise toutes tes forces restantes pour te rapprocher de ta soeur. Tu poses ta patte sur la sienne puis tu plonges ton regard dans le siens.

- Ça ira... Tu... Tu verras... On s'en sortira... Comme... Comme on l'a toujours fait...

Elle sourit puis ferma lentement les yeux. Tu crus alors qu'elle allait les rouvrir, elle ne faisait que se détendre, qu'elle ne pouvait pas t'abandonner. Mais au bout de quelques temps, tu compris que plus jamais tu ne reverrais son doux regard doré, plus jamais tu n’entendrais son rire cristallin, plus jamais tu ne sentirais ses caresses... Et tu ne la reverrais plus jamais sourire... Son petit corps froids blottit contre le tien, une larme coula sur ta joue, puis tu ferma les yeux à ton tour. Des miaulements se firent alors entendre au loin, mais tu n'avais plus envi de combattre, tu ne voulais plus souffrir et surtout tu voulais rejoindre ta soeur. Tes yeux restèrent alors clos, puis tu sentit un voile de brume t’engouffrer.

Mais tu te réveillas et tu compris que maintenant tu ne pouvais plus rien faire pour ta soeur autre que de continuer à avancer quelque en soit le prix...

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